Chana Orloff, selon eux

Le succès de Chana Orloff se mesure au nombre d'articles parus et à l'importance des critiques qui lui sont consacrés dès 1919. Cette notoriété s'explique par le renouvellement des formes et la modernité de la transcription.

Edmond Fleg, bois 1922
Edmond Fleg, bois 1922

Gustave Kahn, évoquant le travail de Chana Orloff dans les feuillets d'art, 1922

« Le modernisme n‘est pas affaire d'oripaux ; mais il s‘agit de dégager des êtres et des choses une transcription qu'on n‘ait pas encore vue, de trouver un degré d'acuité nouveau […] par la présence dans les méthodes d'un goût savoureux et imprévu. »

Portrait de Max Jacob
Portrait de Max Jacob

Max Jacob, à propos de son portrait par Chana Orloff, 1919

« Alors, vous croyez vraiment que ma pauvre tête de mouton tondu peut orner un album ou intéresser quiconque ? Je veux bien moi… Mais vraiment, il faudra que vous mettiez beaucoup de talent dans cette tête-là pour qu'elle ait l'air d'en contenir un peu. »

Athlète-baigneur, 1927
Athlète-baigneur, 1927

E. de Courières, 1923

« Elle ressemble à Maurice de Vlaminck. C‘est une très grande artiste. Devant ses œuvres, je ressens une impression sœur de celle que me donne la musique de Moussorgski : de la musique toute neuve. La sculpture de Chana Orloff n'a pas trainé dans la poussière des ateliers académiques... De cette sculpture émane le sentiment de détente et d'heureuse plénitude… »

Maternité Ein Guev, 1952
Maternité Ein Guev, 1952

Haïm Gazou, directeur et conservateur en chef du musée de Tel-Aviv, 1980

« Chana Orloff fut l'une des premières femmes à se risquer dans le domaine de la sculpture. Elle a apporté à la sculpture moderne la fraîcheur et la richesse du quotidien. Grâce à elle, la sculpture devient le patrimoine de chacun, accessible à chacun, et si nous n'avions peur d'être mal compris, nous dirions qu'elle fut le plus démocratique des sculpteurs contemporains. Mais si elle se met à la portée du grand public, c'est pour lui permettre de mieux accéder à l'art… »

La Dame à l'éventail, 1920
La Dame à l'éventail, 1920

André Salmon, 1924

« Peu d'artistes […] ont, en ce siècle, autant et si heureusement que Chana Orloff, respecté la domination de l'esprit sans négliger que les voies de l'esprit sont humaines, si est humaine encore l'idée que nous pouvons nous faire du divin. Chana Orloff a modelé des effigies ressemblantes, au-delà des plus folles espérances réalistes. »

L'Accordéoniste, 1924
L'Accordéoniste, 1924

Jean Cassou, conservateur en chef du musée national d'art moderne, 1980

« Sans doute ses premiers ouvrages montrent-ils une simplification des plans, une stylisation qui pourraient s'accorder avec les recherches du cubisme. Ces procédés répondent chez elle à un autre besoin qui est tout personnel : celui de rendre la nature sous ses formes les plus élémentaires et d'appliquer à cette fin une extrême candeur. Candeur gentille et qui se teinte d'aimable ironie… Le visage humain intéresse notre artiste, et les courbes de la grâce féminine et le relief accusé des attitudes masculines, et le mouvement de la physionomie des bêtes. Elle est essentiellement une portraitiste et une fabuliste… »

Danseurs, 1923
Danseurs, 1923

Germaine Coultard-Salmon, 1980

« Du cubisme, elle a retenu le besoin de fixer le caractère élémentaire des formes sans en chercher la réduction géométrique. La maîtrise de la taille directe du bois, qui a ses sources dans l'artisanat de son pays d'origine, l'Ukraine, explique son orientation vers un style dépouillé, personnel, accordé aux exigences rénovatrices du moment… »

La collection

Les Ateliers-musée exposent 200 sculptures originales de Chana Orloff et conservent plus de 3000 dessins et un ensemble important de gravures.

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Bibliothèque de portraits
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